La jalousie en amour. Témoignage

La jalousie : et si ce n’était pas (seulement) une preuve d’amour ?

 

Il y a quelque temps, j’animais un atelier destiné à des hommes condamnés pour violences conjugales. Un espace pas évident, mais précieux, où l’on parle de ce qu’on n’a pas l’habitude de nommer : les émotions, le corps, les ressentis. Ce jour-là, j’avais envie d’aborder un sujet sensible mais incontournable : la jalousie.

Pourquoi ? Parce que la jalousie est souvent au cœur des violences conjugales. Elle agit comme un poison lent, qui infiltre la relation, brouille les repères, justifie des comportements destructeurs… et se cache pourtant derrière des justifications bien rodées.

Soyez clair(e), ayez confiance et n’y réfléchissez pas trop. La beauté de votre histoire, c’est qu’elle va continuer à évoluer et que votre site peut évoluer avec elle. Votre objectif, c’est qu’il soit le reflet du mment présent. La suite s’écrira d’elle-même. C’est toujours ainsi.

D’ailleurs, je leur ai posé la question de manière un peu provocatrice :
"Est-ce que, pour vous, être jaloux, c’est une preuve d’amour ?"

Silence. Gêne. Puis des réponses timides mais franches :

« Bah… un peu, quand même, non ? Si on aime quelqu’un, on n’a pas envie de le partager. »

Cette idée est très répandue. Y compris chez les personnes victimes, qui peuvent au début se rassurer en se disant que « s’il ou elle est jaloux(se), c’est qu’il/elle tient à moi ». C’est ce que les psychologues appellent une norme romantique toxique : cette croyance que l’amour se prouve par le contrôle, la possession, l’exclusivité.

Alors, j’ai relancé :

"Et les couples dits “libres”, vous en pensez quoi ? Ceux qui choisissent d’avoir des relations sexuelles en dehors du couple tout en restant engagés affectivement ?"

 

Le débat s’est ouvert. Un participant a évoqué l’éducation, un autre la culture. Et en effet : notre vision de la jalousie est largement façonnée par notre environnement. Dans nos sociétés occidentales, la fidélité est souvent vue comme le pilier central du couple. Et ça peut légitimer, dans certains esprits, un droit à la jalousie – voire au contrôle de l’autre.

Mais si la jalousie n’était pas liée à l’amour ? Ou pas uniquement ?
Et si elle venait surtout de nous ?

Un participant, appelons-le José, a posé une question essentielle :

"Mais alors, à partir de quand c’est un problème, la jalousie ? On a le droit d’être jaloux, non ?"

Question intéressante ! Parce que la jalousie, ce n’est pas un bouton on/off. C’est une émotion complexe, souvent mal comprise. Je lui ai proposé de nous partager comment ça se passait pour lui, concrètement.

Il a ajouté, avec beaucoup de sincérité :

« Quand je vois ma femme parler avec un autre homme, je ne supporte pas. Je me sens en colère. Pour moi, si elle m’aime, elle ne devrait pas faire ça. »

Je l’ai invité à aller un peu plus loin :

"Et cette colère, elle est placée où dans votre corps ?"

Il a posé la main sur sa poitrine. Le cœur. J’ai nommé ce que je percevais :

"Ça ressemble un peu à de la peur, non ?"

Il a hoché la tête.

« Oui… peut-être. J’ai peur qu’elle ne m’aime plus. Qu’elle parte. »

Et voilà, on y était. Derrière la colère, derrière la jalousie, souvent… la peur de perdre l’autre. Et plus profondément encore ? Le manque de confiance en soi.

José a fini par le dire lui-même :

« En fait, j’ai peur de moi. Je n’ai pas confiance en moi. »

💡 Ce moment-là, c’est tout le cœur de la question :

La jalousie n’est pas une preuve d’amour. C’est souvent un signal de détresse intérieure, un miroir de notre insécurité.

Et c’est là qu’on peut vraiment commencer un travail thérapeutique.

 

La confiance en soi : la base d’une relation apaisée

En thérapie de couple, le manque de confiance en soi est un thème omniprésent. C’est ce qui alimente la jalousie, le besoin de contrôle, la dépendance affective, les interprétations hâtives…

Mais comment construit-on la confiance en soi ?
Elle se forge, d’abord, dans l’enfance. Dans le regard de ceux qui nous entourent, dans l’attention, la sécurité, le soutien qu’on a (ou pas) reçus. Si ces bases sont fragiles, il est plus difficile – mais pas impossible – de la reconstruire à l’âge adulte.

Le travail thérapeutique peut aider à :

• Identifier les blessures de l’enfance qui freinent l’estime de soi,

• Reconnaître les émotions, les accueillir, les nommer,

• Sortir des schémas de contrôle ou de dépendance,

• Développer un rapport plus serein à soi… et donc à l’autre.

🛠️ Il n’y a pas de baguette magique. Mais il existe des outils. De l’écoute. Et un chemin possible.

Et ça, c’est ce que je te proposerai dans le prochain article :
Comment renforcer la confiance en soi ?

On en parle très bientôt.

Précédent
Précédent

Confiance en soi