Comprendre l’attachement
La théorie de l’attachement, développée par John Bowlby puis approfondie par Mary Ainsworth, éclaire la manière dont nous construisons nos liens affectifs. À partir d’observations fines entre des bébés et leurs figures d’attachement, ils ont mis en évidence un phénomène majeur :
👉 La relation est un besoin vital, tout aussi essentiel que se nourrir ou être protégé du froid.
On se souvient notamment des bébés roumains découverts dans les années 90 : bien que nourris et vêtus, ils étaient privés de soins relationnels. Leur santé psychique s’altérait profondément, révélant combien la sécurité émotionnelle est indispensable pour se développer sereinement.
L’attachement : une base de sécurité
Le style d’attachement d’un enfant dépend en grande partie de la manière dont le parent — ou l’adulte référent — répond à ses besoins.
Bien sûr, cette figure d’attachement peut être la mère, le père, un grand-parent, un tuteur… L’essentiel est la présence d’un adulte fiable.
Ces premières expériences relationnelles laissent une empreinte durable. En devenant adultes, nous reproduisons souvent — parfois à notre insu — ces manières d’entrer en lien dans nos relations amoureuses.
La thérapie centrée sur les émotions le rappelle : nos relations de couple sont aussi des relations d’attachement.
Les 4 styles d’attachement
⭐ 1. Le style sécurisé (environ 50 % de la population)
Lorsque le parent est disponible, calme, attentif, présent physiquement et émotionnellement, l’enfant apprend qu’il peut compter sur lui. Il se sent digne d’amour, capable d’explorer le monde et d’être autonome.
On parle parfois de dépendance positive : une interdépendance saine, sécurisante, où chacun peut s’appuyer sur l’autre sans se perdre.
Contrairement à certaines idées reçues, nous ne sommes pas faits pour être « autosuffisants affectivement ». Nous sommes des êtres profondément sociaux.
⚠️ Les styles d’attachement insécurisés
Ils représentent l’autre moitié de la population, avec 3 variantes :
2. Insécurisé – Ambivalent
Le parent est imprévisible : parfois présent, parfois non.
L’enfant développe alors un besoin constant d’être rassuré, une peur du rejet et une grande sensibilité aux ruptures de lien.
Il régule ses émotions en augmentant le volume : il proteste, demande, interpelle.
3. Insécurisé – Évitant
Ici, le parent est distant ou peu concerné. L’enfant apprend à « faire sans ».
Pour se protéger, il désactive ses émotions d’attachement et fuit l’intimité.
C’est le fameux profil qui « s’échappe » dès que la relation devient sérieuse.
Il régule ses émotions en baissant le volume : « je m’en fiche », « ça ne me touche pas ».
4. Insécurisé – Désorganisé
L’enfant a peur du parent… mais en a aussi besoin.
Ces situations sont souvent liées à des contextes de violence, d’abus ou de grande insécurité.
À l’âge adulte, cela peut donner des comportements paradoxaux : « viens, mais pas trop près », ce mélange de désir et de peur de l’autre.
Et une fois adultes ?
Même si les bases se posent tôt, rien n’est figé.
Les recherches montrent que lorsque des enfants ayant vécu des carences affectives sont accueillis dans des environnements aimants, ils peuvent se reconstruire : preuve que la relation peut toujours réparer.
Chez l’adulte, l’attachement fonctionne aussi, mais avec quelques différences :
L’enfant dépend entièrement de sa figure d’attachement : la relation est unidirectionnelle.
Chez l’adulte, la relation est réciproque.
La sexualité s’y ajoute, ce qui n’existe évidemment pas dans les liens parent-enfant.
Dans le couple, les questions fondamentales deviennent alors :
Puis-je compter sur toi ?
Puis-je me confier sans peur ?
Suis-je digne d’attention et d’amour ?
Quand les styles s’entrechoquent dans le couple
Imaginez une personne à attachement ambivalent (en demande de proximité) en couple avec une personne évitante (qui a besoin de distance).
L’un réclame du lien, l’autre s’en éloigne : chacun se sent menacé, chacun souffre.
À l’inverse, un partenaire sécurisé peut apaiser et stabiliser un partenaire insécurisé.
Les combinaisons existent et peuvent évoluer : on peut toujours apprendre à mieux aimer et à mieux se laisser aimer.
Cheminer vers un attachement plus serein
Comprendre son style d’attachement, c’est déjà ouvrir une porte vers une vie relationnelle plus douce.
Nos façons de réagir ne sont pas des fatalités : elles sont des stratégies que nous avons mises en place pour survivre, et que nous pouvons transformer.
Il est toujours possible d’apprendre à réguler ses émotions, à mieux communiquer, à créer des liens plus sûrs.
Vous souhaitez explorer votre propre style d’attachement ?
En tant que conseillère conjugale et relationnelle, j’accompagne les couples et les individus à :
Mieux comprendre leur fonctionnement affectif,
Sortir des répétitions douloureuses,
Développer une communication apaisée,
Construire des relations plus sécurisantes.
Si vous ressentez le besoin de déposer ce qui vous traverse ou d’apaiser votre vie émotionnelle, je suis là pour vous accompagner avec bienveillance.